Pour comprendre ce qui m’anime, j’ai besoin de faire un saut dans le passé. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été rondelette et bonne vivante. J’ai commencé à souffrir de ce surpoids à l’adolescence, période délicate où le regard des autres est particulièrement important. Je souffrais des railleries des garçons de ma classe et je m’intéressais à des garçons, qui ne me voyaient même pas.

À l’âge de 18 ans, on m’a décelé une maladie chronique et on m’a annoncé que je l’aurais toute ma vie et qu’il faudrait que je prenne en permanence des médicaments. Horreur pour moi qui détestais le chimique. Cette maladie m’a valu de multiples séjours à l’hôpital. Je partais avec un handicap dans la vie et c’est certainement ce qui m’a poussé à en faire toujours plus : je voulais prouver aux autres et surtout à moi-même que je pouvais réussir coûte que coûte : je me suis créé un mental en fer.

Jusqu’à mes 42 ans, je me suis débattue avec les régimes. Cependant, j’étais constamment confrontée à un défi de taille : le stress et mes émotions. Ils étaient les ennemis qui me poussaient à chercher du réconfort dans la nourriture, sabotant mes efforts pour atteindre mon poids idéal. Cette bataille intérieure incessante m’a conduite au fond du gouffre. Je ne supportais plus mon image et ma maladie empiétait encore plus sur mon équilibre. Cela a été la traversée du désert avec pour compagnon de route, la dépression et les médicaments, ce qui bien sur m’a fait grossir encore davantage. Bien évidemment, mes 2 grossesses ont encore amplifié ma prise de poids.